La fibromyalgie est une maladie complexe, caractérisée par des douleurs chroniques et des symptômes variés. Comprendre cette condition implique d’explorer les facteurs déclenchants qui influencent les symptômes. Parmi eux, plusieurs éléments méritent notre attention et peuvent ouvrir la voie à une meilleure qualité de vie.

Les troubles de neuromodulation de la douleur

La douleur chronique associée à la fibromyalgie est liée aux troubles de neuromodulation. Comprendre les composantes de la douleur, tant physiques que psychologiques, sont essentielles. La perception de la douleur varie d’une personne à l’autre, et l’hypersensibilité peut jouer un rôle clé. Il devient crucial de rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit, mettant en avant les ressources internes plutôt que les médicaments.

Cette douleur chronique compromet l’ordre des choses et le sens de la vie, elle est nuisible, inutile, n’a pas de fonction, elle s’impose donc à la personne et à son entourage.

Les 4 composantes de la douleur

• La première composante concerne le décryptage de la douleur, englobant des aspects tels que son intensité, sa durée et sa localisation.
• La deuxième composante est liée à l’aspect émotionnel de la douleur, impliquant, par exemple, des sensations désagréables, pénibles et insupportables, susceptibles de conduire à des états tels que l’anxiété ou la dépression.
• La troisième composante aborde le volet cognitif de la douleur, explorant le processus de perception de la douleur qui varie donc d’une personne à l’autre.
• La quatrième composante se concentre sur le comportement, englobant l’expression verbale et non verbale ainsi que la communication avec l’entourage autour de la douleur.

Toute douleur est à la fois physique et psychologique. Et nos réactions émotionnelles, peuvent donc avoir une incidence sur la douleur. Il est possible d’augmenter la douleur en pensant qu’elle va empirer et de la diminuer en pensant à autre chose.

Le seuil de la douleur est donc propre à chacun, il est définit comme étant l’intensité d’une stimulation nécessaire pour produire une sensation douloureuse. Ce qui faut savoir, c’est que le seuil de perception et de tolérance sont 2 à 3 fois plus bas chez les personnes atteintes de fibromyalgie.

Il est donc important de comprendre que l’hypersensibilité qui comprend l’anticipation de la douleur et déjà de la douleur, que l’immobilisation prolongée et souvent génératrice de davantage de douleurs et que les ressources internes sont souvent plus efficaces que les médicaments. Il faut arriver à retrouver l’équilibre entre son corps et son esprit

Les troubles du sommeil

Importance cruciale du sommeil chez les fibromyalgiques

Le sommeil, constituant un tiers de notre vie, est souvent perturbé chez les personnes atteintes de fibromyalgie. L’insomnie, l’apnée du sommeil et le syndrome des jambes sans repos sont des problèmes fréquents. Une qualité de sommeil médiocre aggrave les douleurs, créant un cercle vicieux.

Impact du sommeil sur la fibromyalgie

Le sommeil joue un rôle crucial dans la croissance, la maturation cérébrale, le développement et la préservation des capacités cognitives. Il régule la sécrétion d’hormones, favorise la régénération musculaire, l’élimination des toxines, et influence la prise de poids. Le mauvais sommeil chez les fibromyalgiques intensifie les douleurs, créant un cycle douloureux et affectant la stabilité du sommeil réparateur.

Rétablir des habitudes de sommeil saines devient essentiel pour améliorer la qualité de vie. Retrouvez des outils pour retrouver un meilleur sommeil. 

Les troubles psychologiques

Les aspects psychologiques jouent un rôle crucial dans la fibromyalgie. Le syndrome anxiodépressif, le catastrophisme, les ruminations sont autant de facettes qui impactent la vie quotidienne des patients.

Le syndrome anxiodépressif

Certaines personnes considèrent donc la fibromyalgie comme une maladie psychiatrique. Chez des personnes qui semblent être en bonne santé générale, sans anomalie clinique ou paraclinique identifiable. Ces affirmations créent un malentendu qui entraîne une prise en charge appropriée. Cependant, des données existent pour différencier la fibromyalgie de la dépression.

Les personnes ne s’identifient pas comme dépressifs. Ils ont plutôt perdu leur élan vital, se sentant prisonniers de leur corps alors que leurs désirs persistants. Les troubles de l’humeur sont souvent liés à une perte de fonctionnement et d’autonomie. Ce qui contraste souvent avec une activité antérieure intense, parfois excessive.

La persistance des symptômes peut entraîner une perte de confiance et d’estime de soi, conduisant éventuellement à la dépression.

Le catastrophisme

Le catastrophisme se caractérise par des pensées, des attentes et des croyances pessimistes. Cela peut engendrer un sentiment d’impuissance, d’échec, d’inutilité ou de culpabilité. Une étude menée par Gracely a montré que considérer la douleur comme une expérience horrible a pour conséquence de se concentrer davantage sur la douleur, amplifiant ainsi son impact.

Les ruminations

Selon Christophe André: « Les ruminations sont des moments où nous nous perdons dans nos pensées, pris au piège de préoccupations, de tristesse ou de colère, ressassant en boucle ce qui nous inquiète, semble injuste, mais de manière stérile et close, nous détournant d ‘une réflexion constructive ».

La Sophrologie apparaît comme un outil pour apprendre à contrôler les émotions et les pensées, agissant ainsi sur la douleur. Pour en savoir plus vous pouvez consulter cet article sur les modes de pensées

Les traits de personnalité communs

Certains traits de personnalité sont fréquemment observés chez les fibromyalgiques. Par exemple, l’excès d’activité, le perfectionnisme, l’hypersensibilité peuvent agir comme des facteurs facilitants des douleurs chroniques.

Excès d’activité

Souvent, l’excès d’activité peut également agir comme un facteur facilitant les douleurs chroniques. Il implique par exemple, le surmenage, les perturbations du cycle du sommeil et les modifications des hormones du stress. L’action constante peut empêcher la prise en compte des signaux corporels impliquant un risque pour la santé, parfois utilisés comme une parade à l’anxiété.

Le perfectionnisme

Les personnes atteintes de fibromyalgie expriment parfois des attentes idéalistes. Elles ont un besoin de reconnaissance des autres en raison d’une estime de soi insuffisante. Cette quête de reconnaissance se traduit par exemple par le fait de répondre aux attentes des autres et de les placer avant les leurs, cherchant à faire plaisir. Celui qui aspire à la perfection se sent obligé d’atteindre l’irréprochabilité. Ce qui entraîne souvent des difficultés à déléguer par peur de perdre le contrôle. Malgré leur capacité à répondre aux besoins des autres, ces individus peuvent éventuellement épuiser leur propre énergie. Cela peut donc conduire à une rupture, où le corps cède.

Hypersensibilité

Un autre trait de personnalité notable est l’hypersensibilité. Cette capacité sensorielle exacerbée concerne la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût. L’hypersensibilité, constamment connectée à l’environnement affectif. Elle expose la personne à une multitude d’informations sensorielles et de messages affectifs. Elle ressent donc intensément et quantitativement des nuances imperceptibles pour les autres, agissant comme une véritable éponge émotionnelle. Les remarques anodines peuvent la bénir, déclenchant parfois des réactions disproportionnées. Ses émotions sont également amplifiées. L’hypersensible reste en état de vigilance constant. Il épuise une grande partie de son énergie à être toujours aux aguets, ce qui peut conduire à une surcharge physique et à une accumulation de stress, décompensant ainsi des problématiques de santé. Pour en savoir plus sur l’hypersensibilité, consultez cet article : Comprendre l’hypersensibilité

Reconnaître ces traits et apprendre à déléguer, à lâcher prise sont des étapes vers une meilleure gestion de la maladie.

Facteurs génétiques et autres déclencheurs

 

Facteur Génétique

La fibromyalgie a tendance à se manifester fréquemment au sein de plusieurs membres d’une même famille, notamment entre mère et fille ou au sein d’une fratrie. Des études réalisées par Offenbaecher et Gürsoy suggèrent que, bien qu’aucun gène spécifique de la fibromyalgie n’ait été identifié, il pourrait exister un terrain génétique favorable à son développement.

Autres Facteurs

Divers éléments peuvent contribuer à la fibromyalgie, dont l’alimentation avec ses implications sur les troubles intestinaux, le syndrome de l’intestin irritable, la sensibilité au gluten ou au lactose, l’équilibre acido-basique du corps, les troubles de la marche. , et bien d’autres encore.

Stress : Un Facteur à Explorer

Parmi les facteurs non encore totalement explorés, le stress apparaît comme une piste importante. Son impact sur la fibromyalgie est complexe, influençant à la fois l’apparition et l’intensité des symptômes. Comprendre le rôle du stress dans le contexte de la fibromyalgie pourrait ouvrir des perspectives cruciales pour une prise en charge globale de cette affection. Pour en savoir plus sur les causes du stress, vous pouvez consulter cet article .

En conclusion

Comprendre la fibromyalgie nécessite d’explorer ces multiples facettes. La prise de conscience des facteurs déclenchants ouvre la voie à des approches thérapeutiques variées. Apprendre à gérer le stress, favoriser un sommeil réparateur, et travailler sur les aspects psychologiques sont des clés pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de fibromyalgie.

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